• Psychologie et développement personnel:
    Que de querelles inutiles!

    C'est la mode éditoriale. Sur les plateaux, dans les émissions littéraires, il faut décaniller le développement personnel. Je ne compte plus, depuis les premiers accès de colère de Luc Ferry, il y a déjà quelques années, jusqu'aux récentes publications de philosophes ou écrivains qui s'échinent à démolir les marchands de bonheur. Ces derniers étant bien sûr de pauvres dégénérés qui ne pensent qu'à chanter les merveilles de l'accomplissement de soi et de la valorisation du potentiel humain.

    D'une émission à l'autre il est toujours reproché la même chose: vouloir faire de la "bonne vie" des philosophes une machine à fric et surtout de la psychologie de bas étage. Je ne vais pas reprendre ici les arguments de ces tireurs d'élites peu scrupuleux et ne vais pas m'engager ici dans des polémiques qui nécessiteraient des heures et des jours de discussion. Je renvoie simplement au petit ouvrage d'un philosophe connu et renommé, Michel Lacroix (Voir la couverture ci-dessous), qui a écrit un magnifique livre sur les fondements historiques et philosophiques de ce qui appelle "la réalisation de soi".(1). Cet ouvrage de référence permet réellement de comprendre de quoi l'on parle quand on parle de développement.

    Je ne dis pas, pour défendre ma paroisse, qu'il n'existe pas ici ou là des charlatans et des grippe-sous malhonnêtes, je veux simplement témoigner du fait que le développement personnel que je pratique dans mon activité et mes cours à l'université relève de bien autre chose qu'une sauce new-âge pour personnes paumées. Et j'en veux pour preuve nombre de psychiatres, de plus en plus nombreux et d'universitaires de renom qui ont su conceptualiser le DP et en promouvoir les meilleurs ressorts pour des personnes souvent déçues par des approches psychothérapeutiques longues et parfois inefficaces. Laissons de côté la psychanalyse et la psychiatrie hospitalière pour l'instant. C'est un autre sujet.

    Le DP a pris naissance dans les années 30-40 (Sans parler ici des sages de l'antiquité) avec des noms comme Abraham Maslow, Carl Rogers ou encore Karl Gustav Jung et Eric Berne. Il s'agit d'une démarche d'accompagnement et de relation d'aide qui contribue à aider les personnes à mieux se connaître et à mieux appréhender les conflits et secousses de la vie. A l'intersection de la philosophie existentielle (Kierkegaard) et de la psychologie humaniste (Carl Rogers), cette approche permet à nombre de personnes et pas seulement des "malades" de mieux prendre en compte le sérieux de leur itinéraire de vie à travers une relecture qui ne se réduit pas à l'approche freudienne essentiellement orientée vers les traumatismes du passé, et selon une vision libidinale souvent restrictive.

    Les personnes que j’accompagne, personnellement, sont soucieuses de trouver un équilibre de vie et une harmonie dans les relations sociales et familiales. Il ne s'agit nullement de tout positiver ou tout tout ramener à une démarche égotiste de bien-être exclusivement individuel. Bien au contraire. Certes, le thérapeute ou praticien (Je préfère le qualificatif Accompagnateur) doit être formé dans une bonne école et avoir fait vrai un travail de relecture sur lui-même conséquent et avec des personnes patentées. C'est vrai, faut être honnête, ce n'est pas facile actuellement de trouver ces points de vérification de la compétence de l'accompagnateur.

    J'ai trois critères pour aiguiller quelqu'un vers un bon accompagnateur en DP: qu'il ait acquis une bonne expérience professionnelle dans la relation d'aide, qu'il puisse donner la garantie qu'il lui-même effectué un parcours d'accompagnement en psychologie ou psychanalyse et enfin qu'il ait suivi une formation spécifique reconnue: analyse transactionnelle, communication non-violente, sophrologie, hypnose thérapeutique, PNL, méthode Vittoz, méditation de pleine conscience...

    Je rejoins en cela les intuitions du psychiatre Christophe André, lorsqu'il évoque les liens entre psychologie et développement personnel, voici ce qu'il dit, je signe des deux mains:

    "À première vue, des différences claires existent entre la psychothérapie et le développement personnel. La première s’adresse à des personnes qui ont besoin de réduire une souffrance pathologique (dépression, anxiété, phobie, etc.). Le second concerne des sujets a priori bien portants, ou se percevant et se définissant comme tels, mais qui demandent à améliorer leur équilibre ou à découvrir de nouvelles ressources en eux-mêmes (créativité, stabilité émotionnelle, aptitude à communiquer…). Souffrances à diminuer ou mieux-être à développer : les rôles semblent donc bien répartis. En réalité, les frontières sont plus perméables qu’il y paraît. Le développement personnel, souvent inadapté au traitement des souffrances psychiques aiguës, peut par contre s’avérer un bon outil de prévention des rechutes de ces souffrances, et s’avérer une forme de psychothérapie prophylactique : il en est ainsi du travail sur la capacité à pardonner, ou de la pratique de la méditation, démarches issues du développement personnel et qui ont été l’objet d’études de validation scientifique. À l’inverse, des techniques de développement personnel comme l’analyse transactionnelle ou la programmation neurolinguistique (PNL) sont parfois utilisées comme outils de psychothérapie, alors qu’elles n’ont pas à ce jour fait l’objet d’évaluations sérieuses dans le contexte de troubles psychiques avérés".(Hors-série du Magazine Sciences Humaines N°7 de sept-oct 2008).

     

    MM

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  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Juin 2020 à 02:17

    Bonjour Bérénice

    ton article est un vaste sujet

    Commence bien cette semaine

    Avec amitiés René

    2
    Lundi 29 Juin 2020 à 07:31

    Je te souhaite une très belle semaine.
    Bisou

    3
    Lundi 29 Juin 2020 à 17:59

    bonjour mon amie un texte qui mérite qu'on y prête attention..pas trop fatguée? bises et bonne soirée et un bon dodo réparateur..

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