• Jeanne Paquin

     

     

     

    À la fin du 19ème siècle, Jeanne Paquin est la première couturière française à connaître une notoriété internationale.

    Née Jeanne Beckers en 1869, elle rejoint la Maison “Paquin, Lalanne et Cie”, propriété d’Isidore Jacob, dit “Paquin”. Le 3 janvier 1891, Jeanne Beckers devient Jeanne Paquin suite à son mariage avec Isidore Jacob et ensemble, ils décident d'ouvrir une nouvelle boutique, la Maison “Paquin”, au 3 rue de la Paix. À la veille de la Première Guerre mondiale, plus de deux mille cinq-cent personnes — mannequins, couturières, petites mains… — y travaillent.

    Très tôt, les créations de Jeanne Paquin, raffinées et romantiques et dans lesquelles elle ose utiliser le noir, jusque là réservé au deuil, séduisent épouses d’aristocrates et cocottes de la capitale. Première ambassadrice de sa Maison, elle porte volontiers ses propres créations.

    Tandis que Jeanne gère la direction artistique de la Maison, Isidore quant à lui s'occupe des finances. En 1894, lorsqu'éclate l'Affaire Dreyfus, les Paquin sont victimes d’un antisémitisme virulent. En 1898, Isidore Paquin, dreyfusard, avait assisté au procès d'Émile Zola. Deux ans plus tard, on le retrouve dans la revue antisémite “Le musée des horreurs”, caricaturé en singe.

    Cependant, la notoriété de la Maison ne de dément pas. Lors de l'Exposition Universelle de 1900, au sommet de la Porte Monumentale située Place de la Concorde, une statue de “femme parisienne à la mode de 1900” porte une robe et un manteau signés… Paquin.

    En 1913, Jeanne Paquin, veuve depuis 1907, reçoit elle aussi la Legion d'honneur. Elle est la première femme couturière à recevoir cette distinction.

    À partir de 1940, lors de l'Occupation, la Maison Paquin, établissement juif, est confisquée, aryanisée et placée sous administration provisoire, à l'image de Van Cleef & Arpels par exemple…

    Jeanne Paquin, qui s'était retirée des affaires depuis 1920, meurt à Paris en août 1936. En proie à d'importants problèmes financiers, la Maison Paquin ferme définitivement ses portes en 1956.

     

    L'immeuble accueille aujourd’hui l'hôtel Park Hyatt, qui constituera la première étape de notre visite autour de l'histoire des palaces parisiens le 9 juin prochain. L'histoire de la Maison Paquin ainsi que beaucoup d'autres seront à découvrir à l'occasion de ce tout nouveau rendez-vous culturel.

     

     

    Chanson de 1912, reprise par Annie Cordy dans les années 50,

    puis par Marie-Paule Bell: https://youtu.be/OYZPrluksAk?feature=shared

    « Dans les grand's maisons d'couture

    Y'en a qui sont trottins

    Ou bien vendeuses et par nature

    Y'en a qui sont mann'quins

    Y'en a qui font des corsages

    D'autr's qui font des surgets

    Moi, Mesdam's, Messieurs, mon ouvrage

    C'est d'fair' les rob's en biais

    Pour bien biaiser un' rob', ma foi

    Y'en a pas deux, pas deux comm' moi

    R.

    Je suis biaiseuse chez Paquin

    Je biaise du soir au matin

    Les veillées c'était mon bonheur,

    J'suis pas pour la journée d'huit heur's

    Et le travail de nuit ne m'fait pas peur

    Je suis biaiseuse chez Paquin

    Pour mon métier j'ai le béguin

    Quand mes parents m'voient pas rentrer,

    Ils dis'nt : "Y'a pas à s'inquiéter,

    Elle est encore en train d'biaiser ! "

    2.

    Quand j'entrai dans la partie

    C'fut une révélation

    Dès l'commencement je m'suis sentie

    Un' très grand' vocation

    La premièr' fois comm' d'usage,

    Y'eut du tirage un peu

    Mais quand j'eus perdu mon tirage

    Je m'y mis avec feu

    À mon métier je prenais goût

    J'voulais biaiser un peu partout

    R.

    Je suis biaiseuse chez Paquin

    Je travaille hors du magasin

    J'emport' de l'ouvrage quand il faut,

    Je biaise en voiture, en auto

    Une fois même j'ai biaisé dans l'métro

    Ah ! quelle ardeur !

    Ah ! quel entrain !

    Mais l'docteur qu'est v'nu l'autr' matin

    M'a ordonné des tas d'sirops

    M'a dit qu'il fallait prendr' du r'pos :

    Il a trouvé que j'biaisais trop.

    3.

    Je vais m'établir bien vite

    Et m'marier quel bonheur !

    Avec un jeune homme plein d'mérite

    Qu'est ouvrier plisseur

    Pour nous installer à l'aise

    Comm' nous n'avons pas l'sou

    Je biais'rai d'abord sur une chaise

    Et lui pliss'ra tout d'bout.

    L'principal c'est qu'y'ait pas d'retard :

    Qu'on n'dis' pas que j'biaise en canard !

    R.

    Je suis biaiseuse chez Paquin

    Mon homm' pliss'ra dans l'magasin

    C'est ça qui s'ra gentil, ma foi,

    On fera tout l'ouvrag' chez moi

    En s'entraidant comme chacun le doit.

    Avec ardeur ! avec entrain !

    Nous nous partagerons l'turbin

    Afin de n'pas nous esquinter

    Sitôt qu'j'aurai fini d'biaiser,

    C'est lui qui s'mettra à plisser. »

     

     

     

     

     

    « En pays catalanSt Exupéry »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Juin à 05:53

    Article du dessous : j'aime bien me promener dans ces endroits hors saison touristique.

    Article du jour : Un destin passionnant malgré toutes les horreurs de l'antisémitisme. 

    Il pleut aujourd'hui, ça va faire du bien à la terre.

    Bisou

    2
    Jeudi 20 Juin à 07:17

    Bonjour Bérénice, 

    tout compte fait les temps non pas tellement changé 

    quand on voit la vie de cette femme. 

    Passe une bonne journée, gros bisous, 

    Nadine

    3
    Jeudi 20 Juin à 07:19

    Je ne connaissais pas cette dame, merci pour ton article très intéressant.

    Très belle journée.

    bises

     

    a
    Copy Success
    4
    Jeudi 20 Juin à 08:03

    Bonjour bel article et belle chanson d'Annie Cordy que j'aime bien écouter  c'était une grande artiste mille bisous d'amitié YVETTE

    5
    Jeudi 20 Juin à 09:23

    Une belle femme au destin riche, dans un milieu consacré à la mode

    Bon jeudi

    6
    Jeudi 20 Juin à 09:49

    Grandeur et décadence... l'intelligence et le talent sont moins forts que les stupides convictions raciales...

    Bisous et bonne journée

    7
    Jeudi 20 Juin à 10:30

    À la veille de la Première Guerre mondiale, plus de deux mille cinq-cent personnes — mannequins, couturières, petites mains… — y travaillent.

     

    C'est énorme !!!

    8
    Jeudi 20 Juin à 11:00
    Hello une sacrée vie une sacrée femme une belle histoire il y en a des parcours extraordinaire ici soleil enfin ils arrivent un peu de chaleur pour l’été je commence plus tard cela me détend gros bibi
    9
    Jeudi 20 Juin à 12:55

    Une jolie femme, c'est un peu toujours d'actualités, j'ai écouté un peu Marie Paule belle, c'est pas une chanson qui m'a marqué plus que ça, lol, bisous JL

    10
    Jeudi 20 Juin à 14:40

    Bonjour, je ne connaissais pas du tout, ni la femme, ni l'entreprise. Mais c'est triste cet antisémitisme...

    Bon jeudi, bisous

    11
    Jeudi 20 Juin à 15:17
    Bonjour Bérénice et merci pour ton petit message, c'est quoi ton pseudo sur m..... belle , bel après midi mais très lourd aujourd'hui nous pourrions bien avoir de l orage en soirée je viens de couper mes roses au moins les pétales ne tomberont sur le dallage bon après midi bisous
    12
    Jeudi 20 Juin à 20:00

    Oh quel bel article sur cette grande dame!

    Je ne la connaissais pas mais grâce à toi et...cette chanson, j'en sais beaucoup.

    Bises de Mireille du sablon

    13
    Jeudi 20 Juin à 21:04

    Bonsoir ,cette dame son nom me parle  .

    Bisou Bonne nuit

    14
    Vendredi 21 Juin à 10:35

    je me souviens de cette chanson la Biaiseuse de chez PAQUIN.  Cette dame elle eu son heure de gloire avant que Christian Dior ne crée le New Look !! bisous

    15
    Vendredi 21 Juin à 16:55

    Merci de votre passage amical Bonne soirée à demain Vendredi 

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