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UNE LETTRE À ARMAND ROBIN QUE J'AURAIS AIMÉ ADRESSER À CHRISTIANE SINGER
Se souvient-on du jamais ?
Se souvient-on de l'après du vent ?
De l'après l'hiver, de l'après la vie ?
Dans l'impasse du silence
Je vous ai rencontré un soir d'automne chez Emmila
Vos mots, comme une résurrection, encore s'allongeaient sur le blanc d'une toile
Quelques lignes de vous ont suffi
Je vous ai lu jusqu'à l'émotion
Je vous ai ressenti jusqu'à la fratrie
Pourtant, déjà, vous parcouriez le lointain exil
L'entendrez-vous mon ami ?
Se souvient-on de l'après la vie ?
Se souvient-on de ceux qui restent, de ceux qui viennent ?
Dans mon étui de chair et de vie
J'ai du mal à savoir que vous n'êtes plus là
Vos mots Trop imagés de mort pour n'être pas présages
Sont si vivants que je les crois un peu à moi
Le saurez-vous mon ami, comme je le sais ?
Avant que je ne sois au flanc du mouvement
Aux jours kaki et aux cœurs de marbre
Vous étiez pensée habillée de vie
Vous parcouriez une lucidité habitée de mots
Se souvient-on de ceux qui vivent ?
Le saurez-vous jamais mon ami ?
Vos mots sont là comme un fleuve de vie qui coule devant mes yeux
Un flux d'amour et de désespoir
Au sang de votre verbe, je croise la dimension d'homme
J'exhume la coquille de mots qu'une conscience d'autre temps éventre
Mais rien ne change, rien n'a changé sur cette rive
Ils sont toujours là, ils ont d'autres alibis, d'autres habits
Et de l'or sans âme au cou de leurs femmes
Et l'approbation, cette putain servile qui danse à leurs côtés
Se souvient-on de ceux qui meurent, de ceux qui viennent ?
Vous êtes si proche et si loin mon ami
Vos mots sont là comme la chanson d'un monde sourd
Une rivière de cris à mon oreille
J'écoute et j'ai du mal à croire, mon ami, que jamais je ne vous parlerai
Les décennies courent et déjà, vous êtes si loin dans les contrées d'exil
Je vois la vie comme elle est, comme elle reste
Avec ses creux, ses bosses
La couleur noire de l'oubli, la lumière du cri
Et votre présence rebelle sur l'encre des papiers
Et votre présence hirsute
Que l'on extirpe de vos mots qui brûlent le silence des morts
Et votre chant de vie qui réfute l'oubli
M'entendrez-vous mon ami ?
Il y a longtemps déjà
Vous parcouriez la vie comme je parcours l'exil des possibles
Comme je parcours la douleur d'être homme quand on croit à la vie
Et que l'on se sait prisonnier d'un monde que l'avidité dévore
Se souvient-on du jamais ?
Se souvient-on de l'après du vent,
De l'après l'hiver, de l'après la vie ?JMS in Dieu le silence et moi
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Commentaires
bonjour bérénice
quel beau texte vraiment , j'ai adoré ! je reviens du bord de mer avec un gros soleil, je me suis baigné. l'eau était excellente 9° mais j'ai l'habitude ! j'aime bien le froid ! passes un bon week end
Re Bonjour Bérénice
Je me souviens trop souvent de ce que je voudrais oublier.Bonne soirée et bon week-end ma douce et gros bisous à vous deux
Méline
Bonne soirée et bon dimanche les amis bises YVETTE Balade pour demain la météo ne devrait pas être trop mauvaise bises
Bonsoir Bérénice
Tu as toujours le chic de trouver de très beau texte.
Chaque mot est écrit avec réflexion.
J'aime beaucoup
Chez nous, de la pluie presque sans arrèt et ça continue lundi et mardi.
Des inondations partout.
Bon dimanche, bises Aimée
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Bonjour Bérénice, Chez nous, temps plutôt clair mais sans soleil ! Il devrait passer au gel d'ici demain matin, de la neige demain parait il ? j'ai du mal à le croire mais ça change tellement vite en ce moment, tout est possible
Les courses sont faites depuis hier matin et nous voilà tranquilles jusqu'à la semaine prochaine. Si le soleil se montre , nous irons faire une petite balade en début de semaine prochaine en allant à la pharmacie .Le médecin disait ce matin à mon mari qu'il faut être très prudents , le variant du virus est en pleine expansion dans notre région. Les clients étaient dos à dos au cabinet interdiction d'être face à face, il a rappelé à l'ordre une cliente qui avait remis sa chaise à sa façon....
Bonne balade, et soyez toujours prudents
Amitiés Danie