• Suite Le PEUPLE des HALLES

    Les glaneurs devant Saint-Eustache 1968

    La vie du Carreau était soumise aux contraintes des produits périssables.
    Il existait ce que l’on appelait « le trou ». C’était l’endroit où l’on jetait les marchandises (en particulier le poisson) que l’on ne pouvait plus consommer. C’était un véritable instrument de régulation. « On a déversé, en 1968, 943 tonnes de poisson selon les informations de la Préfecture de la Seine ». Mais on jetait aussi dans le trou des marchandises non avariées, afin de maintenir les prix.
    Sur le Carreau, à la fin du marché, on trouvait les "glaneurs", qui venaient faire leurs courses avec les invendus.


    Rue du Cygne - Photo Martha Carroll 1968

    Le dernier marché et le départ pour Rungis, le 28 février 1969, a représenté une fin radicale.
    18 000 personnes travaillaient aux Halles. Toutes ne furent pas réembauchées. Beaucoup, qui avaient travaillé trente ou cinquante ans, ne trouvèrent pas leur place à Rungis dans un nouveau lieu plus moderne, plus mécanisé, où avaient disparu un certain nombre de tâches.
    Quant aux commerces autour des Halles, beaucoup se retrouvèrent sans d'activité.
    Plus de location de diables, de ventes d'emballage, plus de commissionnaires de ventes en gros, et surtout presque plus de clients dans les bistrots alentours. 


    Le pavillon de la Marée 1968

     

    Après l’arrivée de la viande, les deux pavillons de la marée entraient à leur tour en activité, une heure après l’ouverture du Carreau. Les pavillons de la marée étaient le domaine des «Dames de la Halle». Elles aussi alimentaient une légende. La viande était le domaine des Hommes, le poisson était le leur.
    Le marché de la vente en gros de la marée était le plus ancien de Paris, et avait lieu dans le pavillon n°9 depuis 1857. À partir des années 1930, des installations frigorifiques y furent construites avec des entrepôts réservés au poisson congelé. 

     

    Les Halles étaient aussi une solution pour tous ceux dont le salaire n’était pas suffisant et offraient un deuxième emploi, non déclaré, la nuit à des employés des chemins de fer, des cantonniers, des ouvriers.
    En 1969, la situation semblait avoir évolué et ces emplois étaient souvent occupés par des étudiants qui avaient besoin d’argent pour poursuivre leurs études.  


    Pavillon de la viande 1968

    Les pavillons de la viande étaient dominés par les des mandataires et des forts. Sortes de patrons des lieux, les « mandataires » sous les pavillons vendaient pour le compte des expéditeurs de province en prélevant une commission au passage.
    Les mandataires travaillaient aussi pour le compte des forts qui déchargeaient les quartiers de bœufs.
    Le veau représente plus de 40% des ventes suivie par le bœuf , le mouton et le porc.
    La moitié du sous-sol est occupé en 1900 par une usine électrique de presque 1000 chevaux. 

     

     

    Rue de la Ferronnerie 1968
    Les négociants et les commissionnaires avaient leurs boutiques dans le périmètre des halles,

    mais en dehors des pavillons. Ils profitaient simplement de la proximité du marché. 

    Rue de la Ferronnerie 1972

    On se rendit compte alors qu'un quartier entier de Paris, dépendant quasi exclusivement

    de l'activité des Halles, était en train de mourir.
    Rien ne le sauva.
    Les halles de Baltard finirent par être détruites, et un immense trou occupa les conversations

    pendant des années.
    Le quartier commença à revivre avec l'ouverture du Forum des Halles, mais l'activité ne fut

    jamais aussi vivante qu'avant, puisque le Peuple des Halles avait disparu. 

    Vente au détail des fruits et primeurs, pavillon n°7
    La vente des fruits, légumes et primeurs était répartie sur au moins trois pavillons.
    Les pavillons n°6 et n°8 concernaient la vente en gros et demi-gros, le pavillon n°7 abritait la vente au détail des

    fruits et légumes et des fleurs coupées.
    La plupart des ventes se faisait à l’amiable, mais les beaux lots, les arrivages exceptionnels et les cressons

    et champignons se vendaient à la criée.
    Dans le pavillon n°6 étaient vendus « les fruits et légumes de qualité ». Par exemple, les ananas,

    les truffes, les raisins, les abricots, les prunes, les fraises et les asperges.
    Le pavillon n°8 concentrait la vente au détail des « gros légumes » 

     

    Le Carreau des Halles
    La superficie des pavillons restait insuffisante. Aussi, perpétuant un mode de fonctionnement en cours depuis le Moyen Âge, la vente officielle s’installait sur les trottoirs des rues alentour et sur les voies couvertes des pavillons avec un marquage au sol précis et réglementé : c’était le carreau des Halles, ouvert tous les jours de 3h à 8h (horaires d’été).
    Des emplacements y étaient notifiés et des taxes perçues par les agents de la préfecture de la Seine. La superficie du carreau variait suivant les saisons ; il était plus étendu au printemps et en été.
    Le carreau était décrit comme « l’annexe de la vente en gros des fruits et légumes et des produits du jardinage ». Il comprenait toutes les ventes en plein air des jardiniers-maraîchers, cultivateurs des environs de Paris ainsi que celles des horticulteurs-fleuristes.
    S’y ajoutaient les approvisionneurs apportant des marchandises dont ils étaient propriétaires (fleurs, fruits et légumes du midi et du centre de la France). 

    Merci de votre passage à demain ..... 

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 08:49

    La disparition des halles fait partie des grands changements dans la vie parisienne et la vie de beaucoup de gens en a été totalement bouleversée... il en reste les souvenirs...

    Bisous et bonne journée

    2
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 09:48

    Bonjour Bérénice, 

    voilà un article qui nous en apprend beaucoup sur les halles. 

    Passe une bonne journée, gros bisous

    Nadine

    GIFS ANIMÉS HIVER - MCreations

    3
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 09:59

    Bonjour ma Bérénice 
    La disparition des halles a fait souffrir tout un monde surtout de la nuit qui pouvait se permettre d'avoir deux emplois, au détriment de ceux qui n'avaient rien, c'était un monde à part pas mal de dessous de table au détriment des malheureux. 

    C'est cela qui a apporté la misère à pas mal de gens et puis...les halles c'était une image de la France, un peu de nostalgie en pensant aux halles.

    Bonne journée ma douce et gros bisous à vous deux 

    Méline

      • Jeudi 14 Janvier 2021 à 08:41

        Certains sont capables quand ils sont jeunes d un double emploi, surtout pour la survie de leurs familles, plus tard ils en subissent les conséquences .... Pour la misère, les indigènes ont toujours plus ou moins existés, et d autres tendre la main.... 

        Pourtant la vie est bien autre chose, se bouger, voir , entendre, échanger, communiquer, etre soi et partager.... 

         

         

    4
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 10:11

    L'histoire des Halles est bien évidemment extrêmement riche , et il est intéréssant de prendre connaissance de ton bel article....

    Pudiquement à l'époque il y avait des glaneurs comme dans les champs,Maintenant.....

    Bon mercredi

      • Mercredi 20 Janvier 2021 à 11:20

        Merci à toi de ton passage amical, tres interessant, la raison du partage pour tous 

    5
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 11:56

    Bonjour,

    Je suis nouvelle dans blogosphère, et j'ai eu beaucoup de plaisir à vous lire,

     

    Bonne journée à vous

    Amitiés

    Pinprenelle

      • Mercredi 20 Janvier 2021 à 11:20

        Bienvenue sur mon blog, Venez quand vous le désirez Amitiés 

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    6
    Mercredi 13 Janvier 2021 à 18:25

    Coucou merci pour avoir pensé a ma fête c'est sympa...bises amicales YVETTE

    7
    Jeudi 14 Janvier 2021 à 08:37

    Bon jeudi mon amie..pas de marché ce matin, cet après midi Jacky va randonner avec le club...il va faire beau et c'est bien agréable de sortir..je vais baalder avec miss Olga cet après midi...elle aime autant ça que moi lol..bises amicales YVETTE

      • Jeudi 14 Janvier 2021 à 08:38

        Bonne journée, bonne balade à tous les 2 Amicalement Bérénice

    8
    Jeudi 14 Janvier 2021 à 20:41

    Encore de bien belles explications, bisous JL

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