-
Pourquoi le beurre de Bretagne est-il salé ?
Au Moyen âge, le sel pouvait être échangé contre de l'or !
Il est utilisé comme monnaie d'échange et une partie de la des travailleurs pouvait être payée en sel. D'ailleurs, le mot salaire vient du salarium, dérivé de sel. Pas étonnant que très tôt le sel fut appelé «Or Blanc» En effet, à l'époque le sel est une denrée indispensable et sans équivalent pour conserver les aliments et enrichir la nourriture du bétail.
Tiens, si on inventait une nouvelle taxe pour remplir les caisses ?
La vente du sel permet de remplir les caisses du royaume de France. L'État en détient le monopole. II contrôle alors la production, la distribution et le prix de vente de cette précieuse denrée. Les gens en achètent en petite quantité, car le sel est soumis à une forte taxe. En 1343, Philippe VI de Valois va plus loin et décide de faire du sel un instrument fiscal généralisé et permanent. C'est ainsi qu'entre en vigueur durablement la Gabelle, l'impôt sur le sel.
Toutes les provinces du royaume de France ne payent pas même taxe. A Paris, territoire de grande gabelle, le sel est extrêmement cher et il est même rationné En revanche, la Bretagne est un pays de franc-salé, c'est-à dire qu'il n'existe pas de taxe sur le sel. Même après 1532 lorsque la Bretagne est définitivement rattachée à la France, les Bretons sont libres d'acheter et de revendre du sel sans rien payer au roi.
Pourquoi ? Parce que la région est grande productrice de sel. Corollairement, ce privilège d'exemption totale voit l'émergence des contrebandiers d'un nouveau genre : les « faux-sauniers » qui font transiter le sel d'une région sans taxe à une autre fortement taxée comme l'Anjou et le Maine. On estime que le marché noir et les clandestins en Bretagne auraient fait vivre près de la moitié de la population riveraine des marches de Bretagne. Les gabelous (surnom des douaniers toujours d'actualité) sont chargés de collecter l'impôt, mais aussi de traquer les contrebandiers, mener des perquisitions, exercer des fouilles au corps… touchant une prime à chaque prise. Les peines infligées aux contrebandiers vont d'une simple amende aux coups de fouet, des galères au marquage au fer rouge, de l'exil en Nouvelle-France ( Québec ) à la peine de mort, s'ils sont armés...
La gabelle sera abolie par un décret du 1er décembre 1790, mais les paysans des quatre coins de la France se sont déjà désaccoutumés du beurre salé… sauf les Bretons bien sûr pour qui le beurre doux sera toujours un ersatz d'une fadeur rédhibitoire, un non-sens, un sacrilège !
-
Commentaires
Comme quoi les profiteurs ne datent pas d'aujourd'hui ! Par contre les peines étaient sévères à ces époques reculées... pas comme de nos jours où les malfrats sont presque chouchoutés par la justice...(pendant que les flics sont mis en examen)
Chez nous on utilise les deux, beure salé et beurre doux suivant les utilisations.
Bisous et bonne journée
Bel article , les taxes ne datent pas d'hier et ce sont toujours les même qui s'en mettent plein les poches .
Chez moi , nous utilisons les deux : beurre doux et demi-sel , c'est si bon !!!!
Bonne journée Bérénice
Toute mon amitié , merci pour ton petit mot réconfortant.
Et voila que l'on (re)découvre une ancienne taxe, depuis longtemps les gouvernements et ou royaumes ont toujours eu des bonnes idées pour remplir les caisses, même en n'étant pas Breton j'aime bien le beurre salé, bisous JL
Ajouter un commentaire
Maman n'achetait que du beurre demi-sel et lorsque je venais chez mes parents je me régalais le matin au petit déjeuner de tartines beurrées au bon beurre breton.
Tout a une fin et avec le départ de maman pour le paradis çà aussi cela s'est arrêté.
Il faut que je retourne en Bretagne. Je trouverais bien un endroit où dormir mais je dois aller sur la tombe de maman et revoir ma très chère Bretagne.
Cet article m'a émue et mes larmes sont un peu salées.
Gros bisou
merci pour le partage, je mange une tranche de pain d épice tartiné au beurre salé, Tu trouveras une solution pour maman. Amitiés