• Déconfinement du pain et du vin

    Rien de plus essentiel, selon moi, que de partager le pain et le vin de l'amitié. Le pain et le vin sont symbole de nourriture et de joie, d'un corps qui a besoin manger et de boire, mais surtout de partager pour se maintenir en vie et pouvoir assurer le quotidien. Le pain est ce qui nous permet de tenir debout, d'alimenter en nous la faim d'une vie labourée, semée, récoltée, livrée entre les mains d'une formidable chaîne humaine.

    Quand je vais chez le boulanger ou quand je fais mon pain, je pense aux mains de paysan de mon père et de mon grand père, à l'énergie dépensée par ma mère pour faire de ce pain un temps de rencontre et de ressaisissement dans la détente et la paix autour de la table familiale. Le pain est le magnifique résumé de la vie des hommes essayant de gagner leur vie, ou tout au moins, de faire de leurs mains un "gagne-pain".

    Le pain appelle le vin, comme la vigne attend le soleil du matin et les soins du vigneron. Le vin est ce trésor perdu d'une vigueur des relations retrouvées dans une joie oubliée. Le vin est comme le sel, il vivifie les déserts de nos solitudes et donne du bon grain à nos cœurs contris . Il redonne à nos corps et à notre âme le désir nostalgique de se réjouir et de chanter la vie. Le vin, hélas, est devenu un objet de suspicion sanitaire et le paravent d'une politique de santé qui ne voit en lui que matière à désespérer de notre responsabilité à maîtriser nos élans vitaux et notre soif de fête.

    Le pain et le vin sont la liturgie d'une existence qui cherche sa subsistance dans des relations à hauteur de la manière dont la nature nous gratifie de ce qu'elle a de meilleur à nous donner. Le pain et le vin sont la nourriture spirituelle qui élève notre vocation humaine au-delà des nécessités alimentaires terrestres. Les plus beaux souvenirs de nos vies sont forgés par la mémoire de repas ou de retrouvailles entre amis ou en famille. Un vrai travail de "recomposition", de refondation est à réaliser pour faire en sorte que nos repas redeviennent des temps de partage, de détente et de joie.

    Je ne suis pas sûr de revenir à la messe de ma paroisse dimanche prochain, les contraintes sanitaires m'en éloignent, mais je veux bien faire effort et m'engager de toutes mes forces à faire de ce qui se présente à moi dans le quotidien une offrande, une liturgie...à faire du pain et du vin la graine d'une Parole qui tonifie.

    MM

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