• La solitude et la souffrance
    ouvrent à plus grand que soi
    Rassurez-vous, je n'ai pas du tout envie, ce jour, de vous faire l'apologie de la souffrance et encore moins des effets bénéfiques de la solitude subie. J'ai envie de vous entretenir de bien autre chose, dont la vie présente me pousse à mieux comprendre les ressorts.
    Je pense souvent, ces jours-ci, à une amie et à un membre de ma famille qui doivent affronter, vivre avec les affres de la maladie grave ou de la solitude en Établissement gériatrique. C'est dans ce contexte bien particulier que je me vois renvoyer aux moments de mon existence où j'ai dû moi-même revêtir le vêtement de la douleur dans une solitude qui aurait pu m'empêcher de me relever si je n'avais trouvé sur mon chemin des soignants, des amis et surtout des proches qui ont su comprendre le secret de mes tourments dans une attitude de respect, de soutien mais aussi d'efficacité relationnelle et médicale.
    Lorsque nous entrons dans la solitude subie et l'isolement provoqué par la maladie (Physique ou mentale), notre premier réflexe est de nous replier sur nous-même et de nous protéger dans une forme de régression psychologique qui nous semble vitale et nécessaire. Ce temps de retrait est à la fois douloureux et bénéfique, aussi contradictoire que cela puisse vous paraître. Disons que la part douloureuse attend de nous un travail de réaménagement psychologique pour tenter quand même de sortir la tête de l'eau. Quand il vous semble impossible de sortir de chez vous, y compris pour poster une lettre, le sentiment de paralysie peut vous porter à croire que rien ni personne ne pourra vous aider à sortir de l’ornière implacable dans laquelle vous êtes. Il en faut peu pourtant, pour réamorcer la pompe de la vie. Il suffit parfois de faire quelques pas dans le jardin et de prendre quelques respirations en regardant le ciel ou en contemplant un rouge-gorge vous dire que son sautillement sur la branche est un signe d'encouragement à voir plus loin, ou plus simplement à vous sentir plus léger.
    Aux personnes auxquelles je pense souvent en ce moment en leurs ébats pour reprendre des forces, j'aurais envie de dire que le plus essentiel est de se faire aider, de ne pas se mentir, de tenter de faire un petit pas de côté, une fois bien sûr que la médecine a fait son travail pour soigner ou réduire la douleur qui peut détruire. Le trésor de la vie est dans les rencontres, les relations, la confiance indéracinable, envers et contre tout. Il suffira quelquefois d'une belle parole d'un médecin, d'une visite inattendue, d'une lettre ou d'un message reçu pour qu'en nous s'éveille la force d'un combat, ou tout au moins d'un apaisement dans une joie discrète et subtile, fragile mais réelle.
    Je suis intimement convaincu, aussi, que la prise en compte de ce qui nous est le plus précieux pourra nous aider à traverser l'épreuve. Une prière, un temps de méditation (Même furtif), une lecture, un mot, un texte, une émission télévisée...la vie nous réserve de belles surprises lorsque les griffes de l'angoisse nous enserrent de toutes parts. Le pire est la désespérance, la disparition en nous de la flamme de la petite fille espérance.
    Confiance, humilité, compassion envers soi-même, patience, persévérance et parfois endurance, voilà le secret d'une vie qui peut,à chaque instant, faire naître en nous une étincelle de paix intérieure.
    MM
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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Septembre 2020 à 08:05

    "Le trésor de la vie est dans les rencontres, les relations....." J'aime cette phrase, elle est tellement vraie ! Et même quand on est en bonne santé, elle aide à y rester...

    Bisous et bonne journée

    2
    Samedi 26 Septembre 2020 à 08:10

    Article époustouflant de vérité ! Il faut certainement avoir vécu la douleur, le doute, la peur, l'isolement pour écrire aussi profondément !

    Et ton texte me renvoie à des périodes de vie où j'avais beau tourner la tête à droite, à gauche, je n'ai rencontré personne sur mon chemin de peine. Alors on regarde droit devant soi et on n'a d'autre choix que d'avancer seule... Et on avance car on a l'instinct de survie. C'est très certainement la raison de ma joie de vivre, de la façon dont je rebondis tout le temps.

    Et je pense à ma maman partie seule parce que personne ne croyait à sa souffrance, sa maladie. Ces moments de vie si durs, cette souffrance tellement indescriptible, comme je la ressens dans ton texte mais en même temps elle reflète l'espoir d'avancer, de s'en sortir de se dire "oh mais comme la vie est belle" !

    Gros bisou

    3
    Samedi 26 Septembre 2020 à 09:20

    Bonjour Bérénice,

    C'est avec une météo horrible que je viens te faire un petit coucou ! mad

    On avait besoin d'eau mais là, ça fait beaucoup ((20 mm)) depuis hier soir avec un vent fort. Les feuilles dégringolent,c'est bien l'automne !

    Bon week end,amitiés Danie

    4
    Samedi 26 Septembre 2020 à 09:27

    Ma mère est en Ephad  avec d'autres membres de la famille.Pour autant avec les restrictions imposées par la pandémie actuelle, les visites extérieures ne peuvent être quotidiennes et surtout elles sont courtes. Les effets sont désastreux même si on en comprends les justes raisons.Les soignants font ce qu'ils peuvent mais leur tâche et immense et compliquée.Une pensée pour ceux qui sont en souffrance.

    Bon samedi

    5
    Samedi 26 Septembre 2020 à 09:48

    bjr j'espere que tu vas bien malgre le temps !! bon week-end bisous jean-pierre

    6
    Samedi 26 Septembre 2020 à 10:05

    Magnifique partage Bérénice... La souffrance et la solitude m'ont vu grandir d'une façon magistrale, car j'étais réservée autrefois, et maintenant depuis plusieurs années pour être exact 24 ans je me suis ouverte comme une fleur en partageant mes souffrances mes douleurs et surtout pour expliquer comment j'ai pu me relever. Ma foi en Dieu a été et est mon salut, mon chemin et je continue encore aujourd'hui.

    Merci pour tout mon amie

    Bisous et bon samedi

    7
    Zoe
    Samedi 26 Septembre 2020 à 11:05
    Bonjour,Berenice!
    Tres beau texte.
    J'ai la chance de vivre dans une societe ou la solidarite n'est pas un vain mot.
    En cette veille de Yom Kippour(le Grand Pardon)ainsi qu'a la veille de mes 78 ans,moi l'athee,je suis sensible aux questions profondes sur la vie et la mort,soulevees en ce jour entre tous de retour sur soi-meme et de remise en question.
    Je t'embrasse.
    8
    Samedi 26 Septembre 2020 à 14:39

    Mon mari ayant eu un grave accident j'ai connu il y a qq années cette grande souffrance qui t'emprisonne si personne ne vient à ton secours.

    J'ai eu la chance d'être entourée d'amis de très longue date qui dans ce moment là, m'ont porté puisque mes ailes refusait de me faire voler

    DU PUR BONHEUR  que cette amitié sincère, ces relations de confiance pour remettre quelqu'un sur les rails de la vie. 

    Je te souhaite un excellent weekend Bérénice 

    Amitié de Bertille 

    9
    Samedi 26 Septembre 2020 à 15:12

    C'est très dur la solitude quand elle n'est pas voulue...

    C'est important l'entourage.. cela aide...

    J'ai moi même dans ma vie eu la chance d'être bien entourée...

    Belle fin de semaine Berenice.. gros bisous

    10
    Samedi 26 Septembre 2020 à 17:35

    Bonjour Bérénice, oui, je rejoint Sonia dans  le texte si bien écrit que tu nous présentes là,  parfois  la vie n'est pas celle qu'on a choisi d'ou mon teste d'oujourd'hui, mais je crois que'on me lit pas , voilà la question on fait cela pourquoi ? peut-être pour nous,  et éviter de se morfondre dans la solitude, la peur, et tuout ce qui suit ensuite,  on ne refait pas sa vie on la poursuit  sur le chemin vers Dieu maintenant,  tu sais ma douce,  j'ai plus envie d'écrire,  mais envie juste de penser a Fabien qui va pas bien et rester avec lui, voir autre chose en moi que le passé,  jusqu'au 10 octobre le médicament contre la dépression Fabien dort tous le temps fait au lit et sur lui, j'ai plus le temps de m'occuper d'un blog  que personne ne lit,  mais tu vois si je fais un article rien que sur ma vie et Fabien là il y a beaucoup de monde, mais privé ma vie m'appartient plus que tout,   je t'embrasse fort je me pause un moment, envie de plus rien, gros bisous Marie

    11
    Mardi 29 Septembre 2020 à 11:22

    Très beau texte, bon courage à ta famille et amis, bisous JL

    12
    Lundi 22 Novembre 2021 à 13:58

    Merci de votre passage amical 

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